Les Ombres
Nous sommes passés,
Les bras chargés de lilas,de muguet,
Nous sommes passés tout occupés à croire,ou à faire semblant,
Dans les odeurs attardées d’encens…
Je couds maintenant dans ce petit jardin entouré de murs,
Une idée de forêt au milieu de la ville,
Je couds la rumeur,
Cette tranquillité étrange, pleine de chaos, d’effroi,
Je me panse le cœur, à la chaleur trop vite installée,
Au bourdonnement,
A la sève de l’arbre fraîchement planté qui nourrira les oiseaux,
Tout résonne : l’Alouette comme le glas,le vent, l’attente,la peur, l’espérance ;
Est ce que cette fin peut être un début ?
J’ai ouvert grand à l’abeille étourdie qui cognait au carreau,
Je peux nourrir l’oiseau, soigner le chat,
Tout à l’heure je ferai un gâteau, souriant à ceux que j’aime…
Je ne peux pas vous prendre dans mes bras.
Je couds les ombres qui passent,les consolantes et celles qui me hantent,
Je couds mon cœur qui se serre, se dilate,
Je pense à vous à l’instant où j’écris.

©Asoh